AVERTISSEMENT

Les textes sont mis sur Internet avec l’aimable autorisation des auteurs intéressés.Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement des auteurs est illicite. : Il en est de même pour la traduction, l'adaptation ou la transformation, l'arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque qu’il soit déjà existant ou à venir. La reproduction et la diffusion sur un autre site Internet est strictement interdite . Le contenu de cette page est destiné à un usage strictement privé et uniquement dans le cadre du cercle de famille et non destiné à une utilisation collective. Les contrevenants peuvent s'exposer à des poursuites judiciaires et pénales. Bremen le 15 juin 2004.

ALLEMAGNE

Manfred Maurenbrecher

 

Écrivain, chansonnier, parolier, chanteur, pianiste, scénariste et auteur de pièces

de théâtre, Manfred Maurenbrecher est né en 1950 à Berlin, où il vit toujours

actuellement. Ses grands-parents étaient acteurs et ses parents bibliothécaires.

Très jeune, amoureux des livres et des mots, Manfred Maurenbrecher met  avec

lucidité en mots à la fois tendres et mordants,  notre quotidien qu’il nous raconte ,

nous écrit et nous chante . Il commence à écrire en 1970 et fait ses premiers

pas sur scène en 1973. Depuis, il se produit régulièrement sur scène.

À l’occasion du 50 ème anniversaire de la mort de Frederico Garcia Lorca, il a

contribué en tant que récitant au CD “ Poets in New-York “ ( CBS compact 1986)

Il a reçu en 1998, le prix Lieder-SWR pour sa chanson “Wessi” qui met à nu

avec réalisme les sentiments des Allemands dans l’Allemagne réunifiée.

 

Bibliographie et discographie

         1979 : 33 tours Trotz & Träume

         1981 : Subjekt und Körper ( Étude sur hans Henny Jahnn)

                     ( Peter Lang Verlag, Franfort-New York )                                  

         1982 : 33 tours Maurenbrecher (CBS)

         1983 : 33 tours Feueralarm ( CBS)

         1985 : 33 tours/ CD Viel zu schön (CBS)

         1986 : 33 tours Schneller Leben ( CBS)

         1989 . 33 tours Nichts wird sein wie vorher (CBS)

         1990 : CD Das Duo Live avec Richard Wester (Monopol)

         1996 : CD Kakerlaken ( Bellaphon)

         1997 : CD LieblingsSpiele (Bellaphon)

         1999 : CD Weisse Glut ( avec PULS, Richard Wester, Horst Evers & Bov

                     Bjerg. Conträr-Musik/Indigo)

         2000 : Ballade von kleinen Doppelleben ( Nouvelles, Nora-Verlag)

         2001 : CD Mittwochsfazit ( Live-Mitschnit avec Evers et Bjerg,

                     Silberblich-Musik)

         2001 : CD Hey Du -Nö! ( enregistrement studio avec Richard Wester

                     Conträr-Musik /Indigo)

         2002 : CD Gegengift ( solo piano , Lamu-Musik)

         2002 : CD Mittwochsfazit II ( Live- Enregistrement avec Evers et Bjerg

                     Silberblick-Musik)

Site de Manfred Maurenbrecher

Texte n°1:

LA VISITE

 

Aujourd’hui, je ne mets pas le nez dehors. Je reste allongé sur le sofa : je suis

épuisé.J’ai eu de la visite pendant trois jours. La visite d’un jeune campagnard,

ici, à Berlin- je ne savais plus, ce que c’est de discourir douze heures dans une

journée. De devoir discourir. Maintenant, je le sais à nouveau. Et je saisis peu

à peu , combien un mariage de plusieurs années ou une maison vide peuvent

être rafraîchissants.

 

Je ne veux rencontrer personne. Je n’ai pas de texte pour ce soir. Ou bien dois-je

raconter, quelle crise j’ai piquée tout à l’heure au petit-déjeuner , quand mon

visiteur a voulu m’arracher des mains le couteau à pain . “Donne, laisse-moi donc

faire-Mince ça semble vraiment dangereux. Je ne suis pas habitué à ce ton. Je

trouve aussi, qu’on  peut simplement laisser les verres à vin à égoutter, qu’on ne

doit pas forcément les faire briller. Et qu’il est aussi permis d’avoir deux

télévisions : une dans la chambre à coucher, l’autre dans le bureau- je ne savais

pas à quel haut point, les gens qui soulignent à tout bout de champ, qu’ils n’ont

pas de télé , parce qu’ils n’en ont pas tout du tout besoin, peuvent m’énerver.

Bon, cela m’est égal. Oui, nous avons pas mal de vidéos, oui,“ À l’est d’Eden” ,

nous l’avons aussi. On peut peut-être la regarder ? Ça alors...

 

Ce n’est pas du tout un sujet de conversation. Et aussi que je n’ai jamais lu “La ville

au-delà du fleuve” d’Hermann Kasack, qui donc cela peut-il intéresser ? Moi, ça ne

m’a jamais intéressé, le livre se trouve sur mon étagère depuis je ne sais combien

de temps,je l’ai acheté dans une brocante et à vrai dire juste à cause de la reliure

 - maintenant,je n’ai plus besoin de le lire, je connais l’histoire en détails. Et depuis

 peu, cela m’étonne,je suis vraiment fier de ma ville. Je ne trouve pas du tout,

qu’elle estsi  mal conçue et si froide et si impersonnelle- j’aime même maintenant

le tunnel et le chantier de Potsdamer Platz. Je suis allé avec mon visiteur dans le

quartier où sont érigés les immeubles-proues de Sony et consort, pour pouvoir

enfin nous distraire ensemble- et pour ne pas , un moment, être obligé de parler, 

ça aussi- j’avais le sentiment que chaque Berlinois se promène là avec ses hôtes

l’air renfrogné- mais ensuite à force d’entendre constamment ces jérémiades sur

le caractère inhumain des tours, sur les pauvres arbres du parc zoologique, les

tirades contre la centralisation, la mégalomanie allemande, le gigantisme qu’on

retrouve dans l’architecture comme inévitablement dans la mentalité des

habitants de la capitale- vous êtes ici pour ainsi dire en représentation - et puis

aussi, le supertunnel jusqu’à la gare Lehrter, ça ne fonctionnera jamais, ça ne peut

pas fonctionner, enfin je connais dans mon village un ingénieur, qui a démontré

que votre nappe phréatique...Stop!

 

Lentement mon taux d’adrénaline tombe. Je me fais une soirée vidéos tranquille.

Vidéos que je regarde du début à la fin. “À l’est d’Eden”, celle-là, je l’ai stoppée

au moment où mon visiteur a commencé à me raconter toutes les autres scènes

des films dans lesquels James Dean a joué. J’ai envie de biscuits salés. Je veux

ma tranquillité. Je veux qu’il y ait un tunnel pour transrapide menant directement

de mon lit aux îles Canaries!

 

Avec mon visiteur, ça a déjà commencé à devenir énervant , quand il m’a écrit qu’il

viendrait le 15 et que je lui ai répondu que c’était okay, et puis il y a eu sur mon

répondeur sa voix mielleuse qui m’annonçait qu’il arriverait donc gare de

Lichtenberg à 12 H 30. Bon, bien pour toi, ai-je pensé. Je suis bonne pâte :

Lichtenberg, c’est assez loin d’ici, pour ainsi dire , il faut traverser toute la ville

- mais combien furent reposants le chemin jusqu’au métro et le voyage lui-même-

comme j’ai feuilleté le journal avec délectation et tranquillement, comme j’ai pu

encore lire le mot Jelzin, le penser ou bien aussi l’exprimer , sans qu’aussitôt

je reçoive, sans le lui  demander, un avis de tiers sur la Russie, sur la réforme du

communisme et qu’on me jette à la figure ses relations avec le fondamentalisme.

 

Repos divin. Tout de suite , c’est le début de la rue Lindenstraße. 18 H40. Je me

promène sans but. Je m’allonge dans la baignoire et je me détends, Et au cas où

quelque chose m’attendrait dehors cette nuit. J’envoie cette fois mon double...

 

Texte  original allemand “ Der Besuch”  

Extrait du livre de Manfred Maurenbrecher “BALLADE VOM KLEINEN DOPPELLEBEN”

©Traduction française établie par Christel J.Stefariel

 

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